mercredi 2 septembre 2009

Fenêtre


Il y a presque une année que je ne suis pas revenu à cet appartement qui m’avait servi de bureau.

Debout près de la fenêtre ouverte au troisième étage, à travers les vitres, j’observe la rue qui m’intrigue toujours. Juste derrière moi mon vieux bureau que j’ai hérité de mon père. Sur ce dernier un ancien appareil de télécopie défectueux, de vieux journaux, un téléphone décroché, et quelques livres poussiéreux. Sur une étagère une mini-chaîne, quelques disques et des bibelots. Sur une autre étagère quelques boites d’archives éventrées laissant voir du papier jauni. Mes luxueuses fournitures de bureau que j’aimais tant étaient éparpillées un peu partout. Un presse -papier en cristal sur la petite table des visiteurs, le coupe- papier à la lame finement ciselée sur le frigo éteint dans la cuisine. La boite à cigares nacrée renversée sur le canapé dans un coin, les stylos à encre plaqués or, et ma petite collection de couteaux gisaient ça et là par terre…. Pendant un moment elles ont fait du hors sujet. Tour à tour elles ont décapsulé des bouteilles, ouvert des boites, coupé du pain, des fruits…. Horrible spectacle, lugubre tableau d’une époque tristement mouvementée…Subitement, oubliant les causes, les conséquences et les questions douloureuses liées à ce désordre, j’eus envie d’écouter la musique que j'avais l'habitude d'écouter pendant que je travaillais. Je pris le premier disque que je trouvai sur l’étagère, l'introduisis dans la fente de la chaine et poussai le bouton « play ». Les premières notes de batterie ont entreprit de nettoyer la poussière collée aux baffles, ensuite la langoureuse trompette de Miles Davis a fait jaillir une lumière de partout. Debout près de la fenêtre je continuais à écouter une à une les notes musicales tout en regardant les gens s’affairer dans tous les sens. Avant de partir je jetai un coup d’œil sur la pochette du disque. A contre jour, je pus lire : « The Essential Miles Davis ».

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