lundi 7 septembre 2009

Maktoub 2 : impressions de téléspectateur


L’année dernière j’ai suivi avec autant de plaisir que d’intérêt les trente épisodes de notre feuilleton national Maktoub. Au fur et à mesure que l’intrigue se construisait et se mettait en place je sentais qu’un déclic dans les têtes de ceux qui nous gavent de fictions ramadanesques vient d’avoir lieu. En effet, j’observais avec délectation une nouvelle manière de filmer, une nouvelle façon d’appréhender les problèmes quotidiens du tunisien, et surtout un dialogue nouveau à la hauteur du téléspectateur moyen. Le luxe ostentatoire des nouveaux riches, leur train de vie, les problèmes qui leur sont propres trouvaient assez d’écho chez les téléspectateurs parce que la manière dont ils étaient présentés était spontanée et honnête. Les choses auraient du rester là. On aurait pu alors se vanter d’avoir mis en boite un feuilleton de tente épisode de première qualité digne d’un jeune premier qu’est Sami Fehri. Puis on reparlera de lui comme on reparle jusqu'à nos jours de Chettali qui a emmené la première équipe nationale en Argentine en 1978. Seulement le succès ne laisse personne en paix et la convoitise parente du vice a poussé l’équipe à continuer l’aventure. Vous en voulez ? En voilà ! Toutefois la barque n’est pas assez grande pour accueillir les nouveaux arrivants. Et ces derniers ne pouvaient fondre aisément dans le paysage à cause de leur accoutrement de leur vocabulaire, des roles qu'on devait leur donner et de la place qu'ils devaient occuper dans le décor général. En cherchant à contenter et se rapprocher des couches qui se sont senties exclues de la première partie du feuilleton, le scénariste et le metteur en scène ont signé l’arrêt de mort de la belle fiction qui glissait doucement et calmement sur le quotidien des tunisiens toutes strates confondues.

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