
Tu t’arrêtes devant l’immeuble dans lequel tu viens de t’installer. Tes yeux parcourent lentement le béton couvert d’une mince couche de peinture blanche qui constitue les quatre étages. Il est tout neuf, nouvellement construit. Pourtant tu lui trouves un air morne et lugubre. Tu le trouves dénué d’âme. Absence totale des formes géométriques agréables. Proie des angles droits. Même le soleil automnal qui coule dessus se trouve contrarié en l’inondant de voir ses rayons se transformer en aiguilles obliques. Les quelques personnes qui viennent d’élire domicile dans le même « paquet » que toi te semblent sortir comme d’un cauchemar. Ils sont tous taciturnes. Les yeux collés au sol, ils déambulent comme des fugitifs. Ils se parlent rarement. A peine quelques humbles et timides bonjours et bonsoirs. Tu les observes en silence et tu te dis que le temps doit leur jouer de mauvais tours comme il le fait avec toi en ce moment.
C'est pour "socialiser" la vie des gens que la fête des voisins a été instaurée en France, où les locataires d'un immeuble le temps d'un pot, de partage, se rencontrent un jour dans l'année.
RépondreSupprimerBonne soirée.
L'horreur des angles droits oui.
RépondreSupprimer"ils semblent sortir d'un cauchemar"...Et pourtant, ils viennent peut-être là de réaliser le rêve de leurs vies: celui d'acquérir une maison! paradoxal, non?
RépondreSupprimerRousseau disait que l'état de nature prend fin avec l'apparition du concept de la "propriété"; Ce ne sont donc là, cher ami, que des gens...dénaturés.
@coeos: merci pour le passage.
RépondreSupprimerJe m'impatiente de lire tes billets plein d'esprit!