jeudi 15 octobre 2009

Le journal d’un tunisien ordinaire (2)


Le train de la banlieue sud prenant son temps roule lentement avec quelques portières ouvertes.

Tu regardes ces pauvres contrôleurs des chemins de fer titubants en faisant ce bruit énervant du poinçon pour que les passagers préparent leurs billets au Control . Clak clak clak. Ils sont la plus part du temps mal rasés. Leurs chemises blanches aux cols crasseux sont tellement chiffonnées qu’on a tendance à penser qu’ils sont froissés avec les fers à repasser. Enfin le vieux train fumant entre en gare et se met à vomir ses entrailles. Tu prends place dans la foule. Tu ne dis rien à ceux qui te marchent sur les pieds. Tu les regardes seulement en accentuant la grimace qui ne te quitte jamais. A la sortie de la gare tu as l’impression qu’une avalanche de vielles bâtisses jaunies court vers toi au risque de t’écraser. Ce n’est pas l’effet du taux assez élevé de ta triglycéride. Tu as cette impression chaque matin et au même endroit. Pourquoi ?

Tu cherches encore la réponse. Tu regardes ces colporteurs bouger dans tous les sens avec leurs brouettes grinçantes. Les petits vendeurs à la sauvette envahissent les trottoirs pour étaler à même le sol leurs camelotes et autres chinoiseries. Les mendiants et les handicapés en haillons s’installent à leurs endroits habituels et se mettent à afficher les coups que le destin leur a donnés. Le jour se lève sur Tunis.

2 commentaires:

  1. Les matins se ressemblent!
    J'ai travaillé un moment au centre ville, et franchement, je n'ai pas aimé. Peut-être, que c'est différent pour toi!

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  2. tu arrives à donner une vision poétique d'une situation pourtant pas engageante, jolie performance !

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