Ce matin, pendant que je lisais le journal calmement à la terrasse du café « Le campus » à la rue d’Angleterre, un homme s’arrêta à ma hauteur et dit :
« S’il vous plait monsieur, pouvez-vous me donner une pièce de monnaie ? »
Il était septuagénaire. Le dos courbé en avant sous le poids d’un énorme sac en plastique d’où se dégageait une odeur nauséabonde. Le garçon du café le reconnut et aussitôt voulu le chasser.
« Allez vous-en, allez vous-en, laissez- nous travailler » lui cria t-il. Je levai les yeux vers le serveur. Il se tut et parti. L’homme était toujours là devant moi. J’enlevai mes lunettes et le regardai au fond dans les yeux. Je vis, alors, qu’il me regardait de la même manière. Ses yeux avaient rencontré les miens et ne voulaient plus les lâcher. Je sentis qu’il me sondait à son tour et cherchait à aller au plus profond de moi. Je compris aussitôt son message. Il avait voulu me dire que tout pouvait arriver dans la vie d’un homme. Alors, je sortis une pièce de ma poche et la lui remis.
Avant de partir il me dit :" merci monsieur, que la chance soit toujours à vos cotés !"
Et si la condition humaine première était de regarder avant même de voir?
RépondreSupprimerAu café "le campus" c'est toujours Afif le serveur le matin?
RépondreSupprimerLa vie est dure pour l'homme, et l'homme est plus dur vis à vis à son frére.
Bonsoir Hamadi
RépondreSupprimer:-) D'habitude c'est Afif qui sert le matin, seulement ces derniers jours c'est quelqu'un d'autre qui sert, et ce n'est pas le frère de Afif!
Amitiés.
ça me rappelle la légende du roi crésus, qui croyant éblouir le sage solon par ses richesses, avait eu comme réponse de la part ce dernier :"n'appelons personne heureux avant sa mort"; le jour où crésus, après les infortunes du destin, s'était trouvé sur le bûcher,il s'est rappelé le mot de solon et criai: " ô solon, ô solon".
RépondreSupprimerC'est peut-être ça la condition humaine:"n'appelons personne heureux avant sa mort" !!!
C'est des regards porteurs de profonds messages, ou plutôt de leçons et il n'est pas toujours facile de les fixer et de les lire, on a souvent l'habitude de s'y dérober.
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