
Mon bureau se situe au quatrième étage d’un vieil immeuble du début du vingtième siècle en plein centre ville de Tunis. Non loin du marché central, du coté de la rue El Jazira. Chaque matin en arrivant je dois me mêler à la foule des vendeurs sur le trottoir, les colporteurs et les acheteurs venus de tous bords. C’est un spectacle à voir absolument. Une véritable fourmilière.
Ce coin me fascine et me révolte. Chaque matin, depuis bientôt six ans, je me dis que le temps est venu de déménager vers un autre quartier plus propre et surtout moins bruyant. Mais jamais l’exécution n’a suivi l’idée. C’est toujours en effectuant les premiers pas dans l’immeuble que je change d’avis. Mystère ? Non ! C’est la bâtisse qui exerce sur moi son charme particulier. Sa vétusté et son histoire m’attirent. En prenant l’escalier, les marches et les murs, dont des pans de peinture se détachent, me communiquent leur odeur séculaire dont je m’imprègne. Au fur et à mesure que je monte, la main droite appuyée sur une rampe tremblante, j’imagine des visages et des personnes avec qui je partage le lieu de vie. Se succèdent alors devant moi, français, italiens, maltais, espagnols, marocains, algériens…
On a très envie de prendre cet ecalier aussi et, la main sur la rampe, de caresser les empreintes laissées
RépondreSupprimer@Cécile:oui, en effet, les empreintes sont certainement encore là!
RépondreSupprimerDes fantômes plus vivant que les vivants... Cet escalier est très beau.
RépondreSupprimerUn loup des affaires se cacherait t-il bien derrière la sensibilité d'artiste que la photo de ces murs décrépis nous laissent entrevoir :) ??
RépondreSupprimerIl arrive, sans qu'on le sache, qu'on soit attaché à un lieu particulier, qui nous retient et nous empêche de partir et de le quitter.
RépondreSupprimerJustement, est-ce que se sont les âmes de ceux qui nous ont précédés qui se réconfortent de notre présence et nous relient à eux à jamais?